Anna Sosoul X Jonathan

Never Say Never !
Entertainment Wonder Woman : Journaliste Musicale, Organisatrice d’événements, Directrice Artistique, Apporteuse d’Affaires, Agent.
J’ai 38 ans, je suis suédoise née d’un métissage entre une finlandaise et un algérien. Mon père ingénieur civil, concevait des moteurs de voitures. Il est à la base de mon amour pour le son, c’est lui qui m’a fait découvrir Prince. Plus jeune, il était DJ dans le quartier hype de Paris à l'époque: Saint Michel. J’ai tout un tas de souvenirs de lui bossant en musique. Je n’avais pas le droit de toucher à ses disques  mais les pochettes m’inspiraient. Gamine, je regardais régulièrement des programmes comme Fame. J’étais aussi tout le temps branchée sur MTV. Cette boulimie musicale fait que je suis devenue un véritable Juke Box mais avec une petite défaillance technique : je connais les morceaux par cœur... mais pas les titres lol.

J’ai un frère de 3 ans de moins qui vit à Stockholm. Il est lui aussi devenu businessman. C’est un ancien footballer professionnel de 2ème division. Durant notre enfance, on a fait pas mal de sport de la danse, judo, handball, 800M, marathon, natation. Lors de mes deux dernières années là-bas je faisais du roller avec un crew americain. On traversait les rues de Stockholm et nos épopées pouvaient parfois se terminer en spectacle dans les boîtes de nuits. Aujourd’hui mon fils Jonathan suit le même parcours sportif.



J’ai commencé à me rendre à des concerts en Suède avec Public Enemy. C’était aussi mes premières after, j’ai posé des questions à Chuck D et me suis rendue compte que j’étais très à l’aise avec les artistes. Mais tout à véritablement débuté à Paris, aux Bains Douches lors d’un show case des Destiny’s Child. Un type de la chaîne Arte est venu me demander si je parlais couramment anglais et si je pouvais leur poser des questions sur les femmes dans le hip hop. Cette première interview m’a donnée goût au journalisme, sans savoir que j’en vivrai quelques années plus tard.
Je suis arrivée en France à 18 ans, après un bac de Droit et d’Economie en Suède. J’ai commencé ma vie professionnelle en tant qu’hôtesse au sol à l’aéroport, puis chez Chanel. J’ai repris quatre ans d’études d’architecture à la Villette mais j’étais seule à Paris sans bourse ou autre aide financière. J’ai donc beaucoup travaillé durant cette période notamment chez L’Oréal en tant que standardiste. Je n’allais en cours que pour les comptes rendus et les maquettes. Puis, je suis entrée en maison de disque chez Virgin place des Vosges en 1999 par la petite porte, comme intérimaire. Ils m’ont offert un CDI et j’ai donc arrêté mes études. J’y suis restée quelques années puis la société à fusionné lors d’un plan social avec EMI. A la même période, en 2002, j’ai eu Jonathan. J’étais en congé maternité et en parallèle, je me suis préparée durant un an à un concours pour entrer à l’école des Gobelins pour une formation de concepteur réalisateur multimédia.




Au moment où j’ai reçu une réponse positive pour l'école des Gobelins, on m’a proposé un poste d’assistante de direction et de webmaster junior. J’ai accepté l’offre, repris le travail chez EMI à Clignancourt où je suis restée deux ans de plus. Ayant un caractère fort et étant indépendante et autonome au niveau de mon travail, j'avais du mal à subir l'autorité d'un boss. Après six ans en tout, j'ai décidé de quitter la société afin de créer ma propre structure de communication, un label de management. Je suivais une formation en création d’entreprise et me suis demandé si c’était le moment idéal avec la crise. Je commençais donc, en parallèle à rechercher un emploi. Très peu de temps après, j’ai intégré une structure privée cherchant une chargée d’affaire en immigration. C’était un poste bien rémunéré. Leur développement a très bien marché, nous n’étions que 2 à l’époque, ils sont 24 aujourd’hui. 

C’est à cette période que j’ai débuté le management d’artistes. Métro, boulot, dodo… Ce n’était définitivement pas pour moi. N’ayant pas de formation, j’ai vraiment appris sur le tas, à force de rencontrer du monde. J’ai commencé par travailler pour des amis gratuitement, juste pour le plaisir. On se débrouillait avec les moyens du bord. Souvent, je les hébergeais à la maison. J'ai débuté avec un MC de Los Angeles, Kris Ransom qui a notamment tourné avec KRS1 aux States. Ont suivis, un MC français Dazini qui a assuré la première partie de the Beatnuts et notamment le Festival Paris HipHop. Puis un artiste Londonien, Supa Soul Brotha Del qui faisait partie de la comédie musicale Le Roi Lion à Disney à l’époque. Il est reparti pour Londres et entré dans un groupe de funk rock que j’ai fait monter sur scène à l’Opus et à la Bellevilloise. Il fait partie aujourd’hui d’une comédie musicale sur Motown qui tourne en Angleterre. J'ai pour mission de trouver un tourneur pour la troupe qui prévoit d'étendre le spectacle à toute l'Europe avec une quinzaine de musiciens. C’est un magnifique et grand projet en stand by.

En même temps, j’ai commençé à organiser des soirées aux Coulisses (où un ami JP Mano est DA) et au Bizz Art (ancien Opus Café). Ces événements s’appelaient PARIS PLAN B. Je plaçais des artistes sur scène et c’est devenu une véritable passion. Au bout de 2 ans j’ai craqué à mon poste sur l’immigration. Je suis partie car malgré les éloges sur mon travail et l’argent que je faisais entrer dans l'entreprise, on me refusait une quelconque augmentation. Après cette expérience, je me suis focalisée de nouveau sur le projet de véritablement travailler de manière indépendante. Et quoi de mieux que de faire de ma passion, mon métier ?

Durant ce break en 2008, mon ami Sonikem me propose d’aller faire un test de voix pour Goom Radio. C’était une web radio axée sur tout ce qui était urbain. J’animais l’émission « The Blast » où je faisais des interviews à l’international. Je gagnais la même somme chez moi au chômage qu’en allant travailler à l’autre bout de Paris mais j’étais boostée par ce nouveau projet. J’ai d’ailleurs encore aujourd’hui certaines exclusivités. C’est un projet qui dort et certains sujets sont des pépites, des inédits. Par exemple des interviews avec High Tech dans une voiture, MOP au resto ou Lil' Kim en tête à tête dans sa chambre d'hôtel! J’ai bien fait de protéger le nom « The Blast » pour tout support TV/Communication/Internet. J’ai bossé chez eux jusqu’en 2010, période où je devais partir travailler pour l’ouverture de Goom Radio NYC avec Jay-Z. J’y suis allée pour prendre mes marques durant une semaine où tout s’est très bien déroulé. Mais à mon retour sur Paris, j’ai fait un rêve prémonitoire me disant de ne pas partir pour les US et de décliner l’offre. Mon fils ne voulant pas bouger non plus, j’ai refusé le poste. Cinq mois après, la boîte a fermé. 

C’est à cette période, il y a deux ans, que je me suis séparée du père de Jonathan en partie à cause du temps et de l’énergie que prenait ma passion. Au même moment mon père nous a quittés. Cette perte m’a décidé à avancer. Je suis devenue plus dure, j’ai arrêté de perdre mon temps. Et, en tant que mère célibataire, j’ai pris la résolution de devenir plus business, de faire entrer de l’argent en parallèle de ma passion. J’ai donc utilisé mon carnet d’adresse en devenant apporteuse d’affaire. Si quelqu’un recherchait un featuring ou une mise en contact, je monnayais l’échange. J’avais déjà assez travaillé par gentillesse ou pour la gloire. Une nouvelle Anna était née.

Avec l’arrivée de Jonathan il ya dix ans, je suis devenue une vraie femme, plus sensible, j'essaye de plus exprimer mes sentiments. Avant j’étais très garçon manqué. Maintenant j’ai plus de cœur….
Malgré le rythme de vie décalé dû à mon métier, je me suis toujours débrouillée pour être là pour lui au moment du réveil et du petit déjeuner. Je me dois d’assumer mon rôle de maman au mieux, Jonathan n’a pas à subir mes choix. Il prend vraiment soin de moi. Quand on s’est retrouvés seuls, au début, je le laissais dormir avec moi une fois par semaine. Il voulait porter les courses. Il a fallu que je lui explique la différence entre un homme et un fils. Et, que nous reprenions nos marques.


Jonathan tout comme moi est issu d’un métissage. Je lui parle suédois de temps en temps. Son père qui est martiniquais lui parle créole, mais malheureusement, que lorsqu’il est fâché. Je pense que l’héritage culturel est important.

J’ai d’ailleurs demandé l’avis de mon fils avant d’accrocher dans notre salon, un tableau sur l’esclavage, que j’ai récupéré après une soirée Nova. Lors du Festival Mawazine au Maroc, j'ai fait une interview de BB King, pour laquelle je me suis d’ailleurs inspirée de cette œuvre afin de recueillir ses propos. «Une chose est sûre, ce sont bels et biens les blancs qui sont à l’origine du blues ». Un entretien d'une heure a été tiré de la réflexion que lui a inspiré cette phrase. C’est un de mes plus beaux souvenirs dans le métier.

On a une tradition, quand je l’emmène au musée c’est lui qui me guide au gré de ses envies. Mon bon plan avec lui c’est faire du sport : on va à la piscine, on fait du vélo en lui montrant les règles de la signalisation. On partage vraiment beaucoup de choses et de moments ensemble, des brunchs à la maison aux vernissages coté place des Vosges. J’ai des amis qui ont des galeries. Il vient avec moi aux vernissages et c’est souvent le seul enfant. Il me donne toujours son avis d’enfant avec son œil naïf mais hyper spontané et je suis souvent d’accord avec lui.

Tout me rend fière chez lui. Quand je le vois au quotidien, ce qu’il peut dire comme choses intelligentes pour un garçon de son âge... Il me reflète énormément et je me vois en lui. Comme son père le dit toujours en créole "Chyen pa ka fé chat" (les chiens ne font pas des chats)!
Sa principale qualité à mes yeux est qu’il est capable de tout faire s'il le veut. Il a très forte volonté et lorsqu'il l'a décidé, il est capable d'excellence. Il sait être autant adorable que râleur. C’est un véritable gémeau, il est né le 29 mai.
Il y a un an, je me suis mise avec Ibrahima, qui à la base est un ami. Nous avons un amour commun de la musique ce qui nous permet de beaucoup partager. C’est un ancien DJ, les vinyles à la maison remplissaient 2 bibliothèques!!! Il a un garçon de 12 ans Moussa, qui est un véritable danseur, et comme il passe beaucoup de temps à son activité, ca commence à intéresser Jonathan. La musique c’est ma vie, mon fils n’est pas à fond mais je ne veux pas lui imposer ma passion, je le laisse tranquille.
J’ai voulu créer une certaine osmose pour que Jonathan ait une vie équilibrée. Son père le prend quand il veut. Je suis assez cool là-dessus et hyper open. Il n’a pas de jours ou horaires imposés. Il faut juste que ça ne perturbe pas le rythme de l’enfant. Nos fils sont devenus très complices et leurs pères également. C’est mon ex qui gère les virées skate, mon homme lui s’occupe des sorties extra-scolaires et des études. Ils m’aident tous les deux pour le bien être des enfants…. Ils font même des sorties à 4 entres garçons. C’est une relation extrêmement saine.


JONATHAN
Peux tu te présenter et me parler un peu de ta vie à la maison s’il te plait ?
Je m’appelle Jonathan, j’ai 9 ans, je suis au  CM1, et je suis né et j’habite  à Montreuil.
Mes amis m’appellent Jojo. Je vis avec ma mère et mon beau père. Il a un fils de 12ans qui s’appelle Moussa et qui est cool. Je n’ai pas de frère et sœurs mais peut être que ca va arriver maintenant.
Ma mère est suédoise et elle  journaliste, elle pose des questions à des chanteurs américains. Mon père vit à Paris. Il travaille à l’aéroport du Bourget et il est Martiniquais.
Je suis déjà parti en Martinique car ma grand-mère paternelle vit là bas. J’ai aussi une grand-mère en suède Je comprends un peu le suédois et le créole. Ma mère me répète souvent vas te brosser les dents « Ga borsta tanderna » !
Je me couche à 20h30 et me lève à 6h30 ou 7h00 sauf pendant les vacances où je me couche plus tard mais me lève toujours aussi tôt.
Quelle est ta matière préférée à l’école ?
Ma matière préférée c’est les maths parce que c’est facile.
Quelles sont tes activités préférées en dehors de l’école ?
J’adore le sport, je fais un peut de tout, Je fais du skate, du roller, du vélo, du foot, du base ball, et de la natation. Je fais surtout du tennis depuis 5 ans, j’ai un bon niveau  dans ma ville.
J’aime regarder les Simpson et mes personnages préférés sont Homer parce qu’il est stupide  et Bart parce qu’il fait des bêtises. J’aime aussi jouer à la Nintendo DS. Je sais mixer, j’ai appris tout seul avec les platines que mon beau père m’a offertes.
  
Quel métier souhaiterais-tu faire plus tard ? Parle-nous de tes rêves.
Je voudrais devenir astronaute. Mais ca n’a rien à voir avec le travail de mon père.
J’aimerais avoir un chien, celui qui pète, rote, et qui bave (un dogue français je crois). Je l’appellerai Baveman ou Peterman. Si je pouvais, j’aimerais bien habiter à la campagne.


Parle-nous un peu de ta maman… Quels sont ses qualités, ses défauts ?
On fait plein de trucs ensemble. Ma mère est patiente sauf quand il faut faire la lessive, elle ne donne pas de gifles. Son plus gros défaut, elle n’est pas bonne en maths. Elle n’a pas le permis et veut pas l’avoir. (Alors qu’Anna a le permis même si elle ne conduit jamais ndlr). Si j’avais des pouvoirs j’offrirai une maison à maman.
Autre chose?
Je suis plutôt sage à l’école et à la maison et un peu moins quand je suis avec les copains dehors…. C’est obligé c’est le seul moment où on peut ne pas être sage.

Tu as une petite amie ?
Un ange passe… Réponse : e passe.

As-tu un bon plan pour tes amis MOME ?
Mon bon plan c’est le parc Astérix, mon manège préféré c’es le grand 8.



MON ACTU ET MES PROJETS

Aujourd’hui, au niveau du management, je me focalise sur AKIM aka Jayvonee un jeune artiste hip hop/r&b en production Wayne Beckford. On s’est croisé au Midem il y a deux ans. Nous travaillons actuellement sur son premier album prévu pour février 2013, avec déjà des featuring comme Busta Rhymes et R.Kelly. Je viens de revenir de la Jamaïque où je suis allée pour des collaborations avec Mavado et Bennie Man. Le clip du premier single d'Akim "Freaky Girl" sera disponible sous peu sur les différentes chaînes musicales.

Au niveau journalistique, je travaille sur « Back to the backstage » un concept d’émission TV sous format reportage sur Direct Star. Ma rubrique s’appelle “A l’arrache”. Il s’agit d’interviews artistes US. On est allé à New York dernièrement où on a enregistré une interview avec Ryan Leslie et notamment travaillé dans les studios de P.Diddy avec ses derniers artistes signés.

Et comme d’habitude vous pouvez me rejoindre pour les soirées « Entre Nous ».
Notre prochain rendez-vous est le vendredi 18 mai 2012,  au Numéro 15 (ancien "Whats Up Bar" pour les nostalgiques)
toutes les infos dispo ici



Propos recueillis par Sadio Kya Koïté
Photo par Evingel

1 commentaire:

  1. Ca c'est de la femme comme on en voit peu...
    Une épouse, une mère, une soeur...
    Indépendante, intélligente, attendrissante et qui en veut!
    Qui a vécu et qui continue.
    BRAVO

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